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IX


Pauline ne comprend rien à la conduite de Jules. Durant son passage au Lac Masson il s’est montré presque tendre ; il a cessé momentanément d’être l’homme froid qui n’envisage dans la vie qu’une chose : arriver au sommet de la fortune et des honneurs. C’était toujours l’orgueilleux mais un orgueilleux soumis qui a connu la douceur d’une sympathie de femme et s’y est abandonné.

Comme il tamisait l’éclat trop métallique de ses yeux gris, quand il la regardait longuement et qu’elle surprenait ce regard, lourd de caresses !

Comme sa voix, cette voix autoritaire habituée au commandement avait des inflexions de douceur quand il se penchait vers elle pour lui parler de la beauté des choses !

…Et tout cela, c’était de la pose !

Il était donc inflexible dans sa décision première de s’éloigner d’elle. À jamais.

Il s’était joué la comédie en abandonnant son Moi. Il voulait s’amuser, se distraire !