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NOTRE-DAME DE CHICAGO.



L’histoire du développement de cette paroisse peut se diviser en trois époques ; la première, de 1833 à 1864 ; la seconde, de 1864 à 1884 ; la troisième, de 1884 à nos jours.

La première période nous montre beaucoup de misères et d’inconvénients auxquels nos compatriotes ont été assujettis : c’est que la Providence voulait qu’ils méritent d’être couronnés par leur patience et leur fidélité au foyer et à l’autel.

En 1833. nos nationaux n’étaient pas nombreux dans Chicago et formaient la majorité parmi les catholiques de toute origine. Ils sentaient que dans aucune église, il n’apparait une aussi grande lumière de vérité que dans l’Église catholique. St. Augustin a dit : « L’Église catholique doit être étendue par toute la terre ; elle ne peut point être renfermée dans une petite partie du monde, comme dans un coin de l’Afrique. »

Chicago a été établie par quelques-uns de nos compatriotes, qui avaient avec eux le flambeau de la foi. Cette ville, qui dans l’espace d’un demi-siècle, est devenue le plus grand entrepôt de tout l’Ouest américain, et on pourrait dire, de tout le monde, ne devait pas avoir le sort lamentable de rester ensevelie sous les ombres épaisses de l’hérésie et sous les couches suffocantes de la matière. Il lui fallait une chaîne d’or pour l’unir au ciel ; il lui fallait une philanthropie par excellence, il lui fallait un bouclier qui rend invincible au combat, il lui fallait une palme qui reverdît comme l’herbe des champs dans une terre nouvellement arrosée, il lui fallait une religion qui relève vers le ciel un corps que la nature nous fait pencher vers la terre, il lui fallait une religion qui ne consiste pas seulement à honorer Dieu mais encore à aimer les hommes, il lui fallait une religion qui seule sait former de bons citoyens, des sujets fidèles, des serviteurs patients, des maîtres humbles, des magistrats incorruptibles, des gouvernants honnêtes et cléments, des amis véritables, il lui fallait