Page:Paquin - La colonie Canadienne-Française de Chicago, 1893.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
14

sirent sur le même terrain une nouvelle église qui fut la deuxième dans Chicago et qui plus tard a été choisie pour être la cathédrale du premier évêque de cette grande ville commerciale. Ces deux églises étaient tout près l’une de l’autre.

Après un certain laps de temps, nos Canadiens laissèrent leur petite église en bois de la Wabash et vinrent se bâtir l’église St. Louis, sur la Clark, près de la rue Quincy. Ce fut là réellement, la première église canadienne, dans Chicago, puisqu’elle fut érigée par nos compatriotes seulement.

C’est vrai que le terrain ne leur appartenait pas, mais il avait été prêté par une canadienne, Mme. Biglow.

C’est en 1848, qu’eut lieu la construction de cette église St. Louis.

Le Rév. Père Isidore Lebel est le premier prêtre canadien et premier pasteur qui fut envoyé pour prendre la charge de cette congrégation, qui eu égard à ce temps-là, pouvait être fière de son temple. Il avait 25 pieds sur 75 et avait coûté $3,000.

En 1857, le Père Lebel fut remplacé par le Père Le Meistre, missionnaire venu de la France.

À cause d’un malentendu avec l’évêque d’alors, ce missionnaire s’est dirigé vers la Nouvelle-Orléans et a laissé sa paroisse sans prêtre. L’évêque qui alors n’avait pas assez d’ouvriers évangéliques pour rencontrer toutes les exigences et tous les besoins de son diocèse, ne put faire mieux que de confier la desserte de l’église St. Louis au Père John Waldran, Irlandais, et qui ne parlait pas un mot de français.

Ne pouvant pour le plus grand nombre comprendre leur nouveau curé, nos compatriotes abandonnèrent petit à petit l’église St. Louis. Attirés par le commerce qui se développait à vue d’œil dans le quartier ouest, ils se débandèrent pour tout de bon et se jetèrent en grand nombre sur l’avenue Blue Island.

Pendant plusieurs années, jusqu’en 1863, ils demeurèrent sans église. Comme avec le temps, d’autres églises avaient été élevées pour le culte catholique dans Chicago, c’est vers elles qu’ils se dirigèrent le dimanche pour entendre la messe.