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SAINT JEAN-BAPTISTE.



Cette paroisse eut une naissance très modeste. Un prêtre canadien, du nom de Michaud, vint à la demande de quelques familles, célébrer la messe sur la rue Halsted, dans un espèce de salle, près de la rue 31ième. Mais la mort trancha quelques mois après le fil de ses jours.

Un prêtre breton, venu des Antilles, continua l’œuvre de messire Michaud. Il construisit un sous-bassement en briques, dont une partie était affectée au culte religieux et l’autre servait de presbytère provisoire. Mais Bridge Port offrait peu d’avantages à la fondation d’une paroisse canadienne-française. Le site n’était pas favorable, et nos nationaux de cette partie de la ville se trouvaient trop disséminés au milieu d’éléments étrangers.

Ces propriétés furent vendues, en 1889, et les catholiques de notre origine dans Bridge Port furent, en cette même année, enveloppés dans la nouvelle paroisse de Saint-Joseph, organisée, à Brighton Park, par le Rév. Père J. Lesage.

Saint Jean-Baptiste, patron de notre nationalité, ne veut pas que les églises érigées sous son vocable disparaissent pour toujours.

Voilà pourquoi, en 1892, sur la 50 Court, près de la rue Halsted, le Rév. Père Alf. Bélanger, C. S. V., a réorganisé cette paroisse de Saint Jean-Baptiste, qui doit exister dans Chicago.

Ce digne prêtre était venu dans l’Illinois pour chercher un peu de repos. Mais les hommes, doués d’un caractère trempé comme le sien, ont un genre de repos qui leur est particulier. Habitué aux grandes entreprises, il a cru devoir vaincre les difficultés qui devaient se présenter dans la fondation de cette paroisse au milieu d’un district nouveau environné de sept églises catholiques. Naturellement nos compatriotes, connaissant plus ou moins l’anglais, et disséminés dans ce nouveau quartier de plusieurs milles carrés, étaient portés à fréquenter ces églises. Pour obvier à la plus grande difficulté, il a jugé nécessaire de situer l’église au cœur de cette région de Chicago. Il acheta à l’angle de la rue Peoria