Page:Paquin - La colonie Canadienne-Française de Chicago, 1893.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
37

Le Rév. Père Lesage est digne de paraître au premier rang parmi les prêtres de l’archidiocèse qui se dévouent corps et âme pour le bien de leurs paroissiens et au point de vue spirituel et sous le rapport des intérêts matériels. Des prêtres aussi fortement trempés sont une bénédiction dans une paroisse.

Séparateur


L’ABBÉ TREFFLÉ OUIMET.


L’Abbé Trefflé F. Ouimet est né à Saint-Jérôme, comté de Terrebonne, Canada, le 4 août 1847.

Il est le deuxième d’une famille de quatre enfants.

Son père appartenait à cette génération de Canadiens forts de caractère et de corps. Haut de six pieds et de deux pouces, il avait une force herculéenne qui le faisait rechercher durant les jours des élections. Sir Lafontaine l’appelait son grand « Français. » Lorsque les Glengarrys tenait à l’état de siège le poll de votation à Glasgow, le grand « Français » était à ses côtés vêtu à la façon du temps : froc bleu, pantalons gris, gravate de toile, le tout en étoffe du pays. Lafontaine, néanmoins, renvoie sa vaillante escorte en lui disant : « je ne veux pas que vous perdiez la vie à cause de moi, je contesterai l’élection et je serai votre député. »

Ce grand ami de Lafontaine était établi à Saint-Jérôme, lorsque le curé Georges Thibault le sollicita d’aller passer le reste de ses jours avec lui, à Longueuil, où, alors il y avait un collège et un couvent. Cette institution avait déjà vu naître l’enseignement des classiques.

À peine âgé de 16 ans, le jeune Ouimet quittait ses parents en 1863, disait adieu au monde et entrait au noviciat des Frères des Écoles Chrétiennes. Le célèbre Institut de La Salle a eu le bénéfice des talents de ce jeune religieux pendant 10 ans. Il s’y fit remarquer par son zèle à l’enseignement du cathéchisme aux enfants. Sous la direction du Frère Liguori, en grande renommée pour ses talents oratoires le jeune Ouimet a pu donner tout le développement voulu au don de l’éloquence dont il est favorisé !