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Ce canadien peut être considéré comme le pionnier et l’âme des intérêts religieux à cette époque, de la colonie canadienne-française de Chicago.

Qu’il était beau de voir ce brave père de famille transporter son harmonium dans le sous-bassement de l’église St. Mary pour y chanter avec ses enfants les louanges de Dieu à la première messe célébrée par un prêtre canadien, le Rév. Père A. Lebel, pour la première fois dans ce lieu de prière.

On le voit également avec sa famille à la tête du chœur de l’église Saint-Louis.

Un mot maintenant sur sa famille :

L’aîné, Tancrède, après avoir fait de bonnes études commerciales, tint une pharmacie sur la rue Madison. Le grand feu de 1871 détruisit de fond en comble son florissant établissement. Il se remit dans le commerce avec une nouvelle ardeur. Quelques années après, il quitta Chicago pour aller tenter fortune à San Francisco. Il se livra à l’étude de la médecine, et, une fois lancé dans la pratique, il figura tantôt comme chirurgien et premier médecin de l’hôpital de la “Mercy, ” tantôt comme membre du bureau d’hygiène de la Californie. Il occupe aujourd’hui une des plus hautes positions dans le bureau des examinateurs de l’État.

Le second, Charles, eut son berceau, comme son frère aîné, à l’Assomption, Canada. Il est maintenant dans le commerce de chaussures, en société avec son frère Édouard.

Né à Bourbonnais, Gaspard reçut son éducation au collège Saint-Viateur, de cette localité. En 1868, il est à Chicago, à l’emploi de Field Leiter pendant plusieurs années. Maintenant, il se trouve à Neenah, Wisconsin, comme premier commis au bureau d’enrégistrement de cette ville.

Les filles, comme les garçons, de cette brave famille, se distinguent par leurs brillantes qualités, au milieu de notre société canadienne-française. Elles reçurent une solide éducation au couvent de Bourbonnais. Dans l’enseignement de la musique, leurs nombreux élèves prouvent leurs succès.

L’une d’elles, Emma, est l’épouse de M. A. A. Franchère. Une autre, Laura, est devenue la digne compagne de M. H. A. Douglass.