Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/105

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Il monta les deux marches qui conduisent à la porte, et dès qu’il l’eut entr’ouverte, son énergie l’abandonna et il s’écrasa de tout son long sur le plancher.

Dans la soirée, Joseph Lambert mourut.

Grâce à l’héroïsme de son compagnon, son vœu d’embrasser sa mère s’était réalisé.

Durant vingt-quatre heures, Jacques dormit d’un sommeil de brute.

Quand il se réveilla, il aperçut, tout près de lui, Mariette Lambert qui pleurait.

La conscience des faits lui revint.

Il se rappela tout.

Une lassitude immense l’accablait. Ses membres étaient lourds ; ses pieds meurtris par la marche, avaient peine à le supporter, et ses épaules gardaient la douleur de la charge tirée.

— Et Joseph ? demanda-t-il.

Elle fit signe de la suivre.

Il descendit dans la grande salle.

Étendu sur des planches que supportaient deux