Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/137

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tantôt pour la forme, j’ai disposé du cas sans imputer de crime ni même de négligence à quiconque.

Après lui avoir serré la main, il le félicita de sa tenue héroïque et regretta les racontars à son endroit.

— Jacques Bernier, conclut-il, je vous souhaite bonne chance et que votre action méritoire trouve un jour sa récompense.

Libre ! Il était libre, libre d’aller où il voulait, de faire ce qu’il voulait.

Son innocence s’affirmait, elle s’étalait au grand jour, publique, officielle.

Par un revirement subit de l’opinion, par une de ces inconséquences si fréquentes chez les masses, les mêmes gens qui désiraient sa condamnation, et s’en seraient réjouis, auraient voulu se presser vers lui, le féliciter, et du fond de leur cœur, de sa libération.

Comme ceux de Valdaur, les habitants de Durant lui étaient devenus odieux.

Il ne voulait pas, ne pouvait pas les voir. Leur vue seule, lui donnait des nausées.

Il n’avait qu’une pensée : Les fuir, et au plus tôt : fuir ce pays maudit où il avait épuisé la gamme des humiliations ; où il s’était repu jusqu’à l’écœure-