Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/167

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teur ronfla, et, dans un bouillonnement d’eau agitée, gagna le large.

— Monsieur Bernier, fit Julien Boily, en s’avançant, la main tendue, permettez-moi de vous présenter Monsieur Gingras, le meilleur ingénieur minier de Montréal. Mon nom est Boily, directeur de compagnies.

— Que me veulent ces gens ? pensa Jacques.

À leur accoutrement, il avait de suite jugé l’importance de leur position sociale. Se doutant que leur visite se rapportait à une transaction d’affaires, il se tint sur ses gardes.

— Qu’est-ce que je peux faire, pour vous être agréable ?

Le chien grognait, hurlait, se démenait au bout de la chaîne qu’il traînait avec un bruit infernal.

— Fido… Ferme-toi. Je ne te le dirai plus.

À contre-cœur, Fido obéit et se blottit à l’ombre sous l’abri qui lui servait de niche.

— Vous avez un bel endroit ici ?

Le financier venait de conclure qu’il n’était pas diplomate d’aborder de front le but de son voyage.

Oui. Surtout tranquille. C’est ce que j’aime la tranquillité ; c’est ce que je recherche.

Pour un début, ce n’était guère encourageant.