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Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/197

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tituait une sorte d’anomalie, haussaient les épaules et retournaient recommencer auprès d’un autre leur manège intéressé et cauteleux.

La fumée des cigarettes emplissait l’air et aussi des odeurs de parfums, de poudre et de chair.

Des rires s’élevaient ; des cris, plus clairs, à mesure que l’heure avançait, que l’ivresse montait.

Jacques étouffait ; l’abrutissement le gagnait.

La soirée ou plutôt la nuit n’était qu’à son début qu’il ordonnait :

— Paul, appelez-moi un taxi.

— Quoi ! Vous partez déjà ? Le plaisir ne fait que commencer.

— Pour moi, c’est l’ennui qui commence. Je m’en vas.

Dehors, il respira profondément, trouvant à l’air pourtant pollué de cette rue de ville une saveur réconfortante. La fraîcheur de la nuit baigna son front que la fièvre brûlait. Et il se sentit renaître comme au sortir d’un sommeil traversé de cauchemars.

Le lendemain, il se leva, la tête lourde, la bouche amère avec comme un arrière-goût de cendre.

L’expérience était suffisante. Il résolut de ne plus la tenter.