Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/26

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pierre broyée fine serait apte à chauler les terres. Sur leur rapport, un syndicat de marchands de l’endroit acheta la propriété. Ses dettes payées, Philibert avait en banque quinze cents dollars. Ce n’était pas le pactole, mais dans un pays neuf aux possibilités innombrables, c’était presque une petite fortune. Sur la foi des brochures que publie périodiquement le ministère de la Colonisation, il se rendit à Valdaur. La chance le favorisa. Il y rencontra un de ces défricheurs dont le type se conserve encore dans les pays neufs, qui, ses quinze acres de forêts abattues, et ses lettres patentes obtenues, n’attend qu’un acheteur pour s’enfoncer plus avant dans le bois recommencer sa dure et auguste besogne.

Philibert Jodoin, peu après son arrivée à Valdaur, se trouva donc possesseur de deux lots de cent acres chacun, attenant au village, et dont une partie déjà se prêtait à la culture.

Le vent d’est venait de s’élever, un vent qui poussait la pluie en rafale.

Se tenant blotti derrière ceux qui, doréna-