Aller au contenu

Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il apprenait avec facilité. La maîtresse, contente de ses progrès, s’était attaché à lui.

Si ses manières avaient quelque chose de fruste, de farouche, s’il était peu expansif, peu communicatif, par contre, c’était un écolier modèle, écoutant avec attention, avec docilité, s’efforçant de comprendre. Conscient de la brièveté de son stage à l’école, il voulait emmagasiner, dans son cerveau d’enfant, le plus de notions possibles.

Cette année première, qui lui apparaissait comme son année unique, passa sans incidents, rapide, avec ses jours identiques où les seuls événements se résumaient aux variations de la température.

La classe terminée, il ne s’attardait pas. Pendant que ses compagnons jouaient ou flânaient devant l’école, il s’empressait de courir chez lui. On lui comptait ses heures d’absence, heures inutiles et coûteuses, puisqu’il ne travaillait pas, puisqu’il ne rapportait pas à ses parents adoptifs les bénéfices, tous les bénéfices qu’ils avaient espérés de leur bonne action.

Il enlevait ses habits, pour ne pas les user, enfilait une paire de salopettes trop courtes qui laissaient voir ses mollets, et, tant que la noirceur