Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/49

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son corps, cette année d’étude l’avait accompli pour son esprit. Son intelligence s’était développée, la curiosité d’apprendre lui était venue, une curiosité ardente de savoir le pourquoi des choses.

Les mois d’été, les mois de vacances passèrent vite, plus rapidement que les mois scolaires.

Les époux Jodoin espéraient bien ne plus se départir de Jacques ; le bois s’était bien vendu l’hiver d’avant, le troupeau s’était enrichi et l’étendue en culture augmentée d’une couple d’acres.

Mais Philibert était marguiller à présent et le curé qui avait à cœur de promouvoir la cause de l’instruction dans sa paroisse venait de faire un sermon sur la fréquentation aux écoles.

Une fois encore, bien malgré eux, ils s’étaient résignés, ne voulant pas encourir de blâme ni passer pour arriérés. Monsieur Boudrias ne l’avait-il pas déclaré en chaire : « Les parents qui ne permettent pas à leurs enfants de s’instruire sont des parents arriérés ; pis que cela, ce sont des parents sans cœur. »

… Et voilà comment, par cette journée tiède et moite de septembre, Jacques Bernier reprit le chemin de l’école.