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Page:Paquin - Les caprices du coeur, 1927.djvu/48

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LES CAPRICES DU CŒUR

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— Lucien ! Vous êtes fou.

Il retourna la tête.

— Non pas, dit-il indifférent.

Il était tout près de Voisin, qui s’était levé, pâle, défait.
Les doigts liés autour du cou, il serrait davantage…

Les mains nerveuses, toujours tendues, il le saisit à la gorge. Les doigts nouèrent une étreinte tragique.

Une face devint bleue, puis verte, une langue pendit. Les doigts serraient… serraient…

— Lucien ! cria la jeune fille en se jetant sur lui…

Un corps tomba.

Les doigts continuaient leur étreinte macabre. Ils se raidirent, appuyèrent plus fort.

Un râle, une crispation…

Un corps tomba inanimé…

Des sanglots éclatèrent.

Le journaliste, comme réveillé d’un rêve, revint à lui. Il s’assit sur le divan et la tête entre ses mains, demeura là, immobile.

Puis d’un même pas d’automate, il se dirigea de lui-même vers le poste de police…

Deux jours après on le conduisait chez les fous. Sa raison avait sombré… irrémédiablement.


FIN