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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/118

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lettres

détachant les arbres en noir sur le ciel d’un bleu très pâle, faiblement éclairé d’étoiles qui s’allumaient une à une.

Le calme était si grand, si profond qu’il semblait qu’on aurait entendu une feuille se détacher et tomber sur le sol et que nos voix produisaient un bruit inaccoutumé.

Le spectacle avait un cachet de grandeur sauvage.

Le lendemain, je me suis rendu en voiture à Roberval.

On respirait sur la route la pénétrante odeur des trèfles mûrs. Partout la végétation poussait drue. On devinait des terres grasses et vierges. Cependant elles ne produisent pas le blé assez abondamment pour lutter avec le Nord-Ouest et les États-Unis.

L’industrie laitière rapporte de bons revenus, me dit-on.

Aussi on élève beaucoup d’animaux. Les veaux encombraient la route et profitaient de l’approche de notre voiture pour quitter le fossé et se mettre intelligemment en travers du