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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/140

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lettres

J’aurais aimé que ce fût une vraie tante, une tante à héritage, une tante qui, lorsqu’elle serait venue me voir, aurait rempli mon quartier du bruit de son équipage, de ses chevaux piaffants et de son gros cocher, une tante enfin qui m’aurait couché bien et dûment dans un testament authentique.

Douce, trop douce illusion ! Vain, trop vain rêve.

Ma correspondante a peut-être raison de son côté. Tout ce que j’ai voulu dire c’est que notre imagination colore l’avenir et que la réalité diffère du rêve.

J’avais raison d’ailleurs d’avertir mes amis de l’Union du danger qui les menaçait. Le danger est plus grand que je pensais. La lettre de Tante Ursule ne prouve-t-elle pas que l’ennemi est déjà dans la place, qu’il écrit dans le journal à la barbe d’un des directeurs, et à son insu, et cela grâce à quelques coupables faiblesses.

Mais, mes amis, mes chers amis, ouvrez donc les yeux, regardez à vos pieds, voyez ce qui vous attend.