moyenne, il lisait un volume par soirée ; je ne voudrais pas prétendre qu’il lisait le livre mot à mot, mais il lui suffisait de le parcourir pour s’en assimiler la substance, et pour pouvoir en causer couramment, librement, le lendemain.
Lisez ses lettres de Paris, vous y surprendrez un talent d’observation que peu de nos écrivains canadiens ont montré. Vous remarquerez dans ses chroniques une fantaisie amusante traduite dans un style très alerte ; elles se lisent facilement, sans fatigue, et vous arrivez à la fin sans vous en apercevoir.
Je ne crains donc pas de répéter qu’Edmond Paré était doué d’un talent tout à fait remarquable. Il aurait pu nous donner plus et figurer au premier rang ; son instinct le poussait à produire et il ne se faisait pas illusion sur sa propre valeur, mais une secrète horreur de tout effort matériel l’empêcha toujours de prendre la place à laquelle il avait droit. On le classera parmi ceux appelés à de hautes destinées dans la renommée littéraire qui n’ont pu cependant atteindre les sommets.