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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/182

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lettres

pour goûter, par l’imagination, la campagne dans la lumière blanche du petit jour, alors que l’herbe, foulée par les troupeaux, dégage des parfums pénétrants, et que le silence profond des champs rend plus calme et plus heureux.

Il songe comme cela le reposerait du labeur quotidien dans la poussière d’usine, ou de l’ennuyeuse monotonie du bureau.

Il croit le mot sans conséquence et pourra toujours, pense-t-il, abandonner le projet, si c’est trop lourd pour son budget.

Les jeunes filles qui connaissent papa sur le bout du doigt, font les indifférentes, posent même quelques objections que papa, toujours naïf et sans méfiance, s’amuse à réfuter pour le plaisir de la conversation.

Puis on n’en parle plus devant l’imprudent père de famille.

Mais l’idée fait son chemin. On annonce cela aux amis et amies ; on fait quelques achats des menus objets nécessaires à la campagne, on ajoute quelques toilettes.

Monsieur va et vient durant ce temps sans