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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/200

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lettres

lutté durant tant d’années contre une nation ennemie sur ce sol d’Amérique, avec des revers terribles, mais aussi avec des triomphes encore plus éclatants.

Il appartenait à M. Laurier, chef de l’opposition à Ottawa, d’effleurer les grandes questions et de se tenir sur la réserve ; quels sont les gens de cœur qui n’applaudiront pas M. Mercier d’avoir parlé comme il l’a fait, d’avoir prononcé ce hardi et impartial discours ?

Devait-il laisser dans l’ombre les questions vitales qui nous tiennent tant à cœur, lui surtout qui est le chef de la Province de Québec ?

Le Dominion nous devient tous les jours plus étranger ; la Confédération ne répond pas à nos aspirations ; c’est une institution qui craque et fait eau de toutes parts ; nos intérêts se concentrent dans la Province, et c’est sur ce théâtre plus étroit que va se jouer le drame de notre destinée. Pouvions-nous alors désirer un autre couronnement à notre grande démonstration nationale, que cette revendication ardente et passionnée de notre liberté et de nos droits,