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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/221

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et opuscules

que le dernier événement musical auquel j’ai assisté m’a littéralement assommé.

C’était plus ennuyeux que cinq cents Anglais réunis. Je veux parler du concert donné par ce joueur de violoncelle, il y a quelque temps. Les musiciens, toujours logiques, ont donné le nom de violoncelle, à un violon plus gros que les autres. Tout comme si j’appelais un gros canard « un caneton, » ou une matrone plantureuse « une fillette agaçante. » Pour en revenir à mon violoncelliste, imaginez-vous qu’il s’est avancé sur la scène avec un violon énorme, plus gros que lui, s’est assis d’un air mélancolique, et est resté là une demi-heure, flattant le col et pinçant le ventre de son violon gigantesque.

Puis, on l’a rappelé avec enthousiasme, il est revenu et a recommencé le même jeu, toujours sur son violon colossal.

Cela m’a guéri du concert.

Du reste j’ai bien fait de ne pas aller entendre la grande artiste, car si j’en juge par les dires de L’Électeur, il m’aurait été impossible