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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/223

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et opuscules

Remarquez que je n’en tiens pas responsable madame Albani. La faute en est aux organisateurs.

À part Albani, que nous a-t-on donné ? On dit que M. Routhier a fait un très joli discours. Mais cela ne suffit pas.

M. Fréchette a récité une poésie. C’est très bien, mais le physique du poète gâte le plaisir, et empêche l’émotion de naître.

La poésie est chose ailée, légère, immatérielle, et ne cadre pas avec l’embonpoint réjoui d’un bon vivant.

C’est plus fort que moi, et je ne saurais m’émouvoir, lorsque je vois un monsieur au teint fleuri, dont le plastron de chemise, éclatant de blancheur, craque sous l’effort d’une robuste poitrine, s’avancer près de la rampe lumineuse, et dire d’un ton attendri :

Bois que j’aime, adieu, je succombe,
Votre deuil me prédit mon sort,
Et dans chaque feuille qui tombe,
Je vois un présage de mort.

Ou encore :