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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/232

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l’Acte d’Union, la langue française fut abolie, on obligea notre province à payer la dette d’Ontario, dette énorme pour l’époque ; enfin, nous eûmes le même nombre de représentants que la province anglaise, lorsque notre population était d’un tiers plus considérable.

Mais le projet de Lord Durham contenait d’autres dispositions. Il accordait au Canada un gouvernement constitutionnel. C’était là un plan nouveau et original, que l’Angleterre devait étendre plus tard à ses autres colonies, et qui inaugurait son admirable système d’administrations coloniales actuelles. Mais cette concession d’un gouvernement responsable devait être fatale aux vues de Lord Durham. En permettant au Canada de se gouverner lui même, il donnait aux Canadiens Français la liberté, et mettait entre leurs mains une arme qui assurait leur triomphe, et rendait illusoire toute tentative de faire du Canada un pays exclusivement anglais.

Si Lord Durham pouvait venir aujourd’hui contempler son œuvre, il serait bien étonné. Il verrait qu’il est resté peu de chose de son