La vieillesse surtout est lamentable.
Qui n’a décrit l’état misérable du vieux célibataire, vivant au milieu de serviteurs dont l’empressement intéressé aigrit l’âme avide d’affections sincères ?
Mais j’aimerais à donner au sujet plus de nouveauté, en le présentant à un point de vue moins banal.
D’abord, qu’est-ce que le vieux garçon dans le monde ?
Un être inférieur.
Le monde ne le considère plus ; il perd même sa personnalité.
S’il vous arrive de rencontrer un de ces vieux déclassés sur la rue, et que vous demandiez qui il est, on ne vous répondra pas : c’est monsieur un tel, médecin ou avocat. Mais on dira avec une nuance de protection : Ça, c’est un vieux garçon.
Le vieux garçon n’est ni médecin, ni avocat, ni marchand, ni notaire ; il est vieux garçon.
La société possède comme une fosse commune, où elle jette pêle-mêle les célibataires.