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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/256

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monde ne se trompe pas tout à fait, quand il considère le vieux garçon comme inférieur, connaissant moins les hommes et les choses que l’homme marié.

Les idées du célibataire restent généralement enfantines, un peu rococo.

D’abord, il ne connaît pas la femme, n’ayant jamais vécu dans son intimité.

Il ne la connaît que par les livres, c’est-à-dire, les romans. Dans les romans, la femme apparaît sous deux aspects. D’abord, la jeune fille aristocratique et idéale, qui passe sa vie à cheval, à cultiver les fleurs, et à soigner les malades, puis, la femme fatale, énigmatique et perverse.

Aussi, pour le vieux garçon, la femme est un être incompréhensible, ange ou démon, ondoyant et insaisissable ; le cœur de cette femme est un mystère, qu’il cherche à approfondir toute sa vie.

Cet être mystérieux est nécessairement d’un grand attrait pour le célibataire. Aussi, recherche-t-il la société des femmes. Mais, le plaisir qu’il trouve dans cette société est mêlé