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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/35

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et opuscules

un grand nombre de chiens qui lorgnent du coin de l’œil les morceaux friands et happent souvent quelques franches lippées. Plusieurs, ont aussi pour les jambes des prédilections alarmantes. Un terre-neuve surtout semblait nous en vouloir, et nous montrait en grimaçant deux rangées de dents blanches et aiguës.

Malgré tout, nous allions continuer bravement notre promenade, lorsque nous avons pensé que si nous étions blessé, les lecteurs seraient privés de cet article propre à jeter une si vive lumière sur l’état de nos marchés. Ne considérant que l’intérêt de nos amis, nous avons battu en retraite. D’ailleurs cette retraite nous a fait découvrir dans l’histoire naturelle une regrettable lacune : il s’agit du chien des halles. Tous les naturalistes gardent sur ce sujet un silence blâmable. Pline n’en dit mot. Buffon n’en parle pas non plus. Lafontaine le premier l’a signalé. Écoutez plutôt :

…D’autres chiens arrivent ;
Ils étaient de ceux-là qui vivent
Sur le public et craignent peu les coups.