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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/64

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lettres

Michel-Ange et de Raphaël ; c’est une langue morte qu’il faut apprendre et connaître pour la comprendre. Aussi, on trouve toujours l’intérêt dramatique plus grand dans une pièce contemporaine ; ce sont nos mœurs et nos intérêts qui sont en jeu ; nos passions et nos goûts qu’on analyse. L’acteur lui-même n’est pas étranger à cette impression ; il m’a semblé plus vrai, plus passionné dans le drame contemporain que dans la tragédie de Racine et de Corneille. Mais il faut dire que l’œuvre contemporaine ne cause pas ce plaisir particulier qu’éprouvent l’érudit et le lettré à la représentation d’œuvres classiques.

Pour faciliter à l’esprit le travail qu’il est obligé de faire afin de bien apprécier le théâtre du 17e et du 18e siècle, on a l’habitude, du moins à l’Odéon, de préparer les auditeurs par une conférence, faite au théâtre même, avant la représentation, lorsqu’on joue Racine, Corneille ou Molière. J’ai entendu moi-même M. Francisque Sarcey faire une de ces conférences. Celui qui a lu Sarcey l’a entendu parler. C’est la même bonhomie un peu railleuse, la même