Il faut avoir vu jouer Got, Coquelin, Worms, mesdames Baretta, Samary, Reichemberg Bartet ; c’est la vérité même ; cela fait illusion ; on oublie qu’on est en face de comédiens et que ce ne sont pas des scènes de la vie réelle dont on est témoin.
J’ai parcouru rapidement les autres théâtres de Paris, ce qu’on appelle les petits théâtres et les cafés-concerts. Là, la gaieté, le sans-gêne français se donnent libre cours, surtout au théâtre de Cluny, situé en plein quartier Latin, et rendez-vous des étudiants. On y rit si franchement, si cordialement, avec tant de bonne humeur, que l’acteur est souvent forcé de s’interrompre et d’attendre que le calme soit rétabli pour reprendre son rôle. Les scènes les plus amusantes se passent aux cafés-concerts fréquentés par les ouvriers en blouse bleue et les gens du menu peuple qui vont là fumer et prendre un bock. La salle tout entière entonne le refrain du chanteur, et souvent ce dernier se retire, mais on continue quand même le refrain au bruit du choc des verres, des applaudissements, des rappels et de toute cette expan-