plein quartier des étudiants. Elle est grande à peu près comme la chapelle du Séminaire de Québec ; elle était complètement remplie ce jour-là de fidèles et de curieux ; on a d’abord chanté les vêpres en français, ce qui est d’un effet assez curieux, et la cérémonie a été close par le sermon. On m’avait dit que je trouverais bien vieilli celui qui à un moment fut peut-être le plus grand orateur de la chaire de son temps. Je l’ai trouvé encore d’une éloquence saisissante ; il parle avec véhémence : sa phrase se déroule avec harmonie et éclate en images vives et hardies qui font impression ; il anime ses dissertations arides de sectaire d’un souffle de poésie puissant. Il a parlé de Descartes et de l’influence de ce philosophe sur son temps. Descartes est pour lui le génie moderne ; c’est lui qui a brisé les liens étroits de la scolastique et a préparé les voies à la science contemporaine. Emporté par son imagination, l’orateur nous a fait voir un Descartes agrandi, comme une figure symbolique et grandiose de la science et de la philosophie.
Ce genre d’éloquence est un peu démodé à