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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/81

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et opuscules

sur les bases en saillie des colonnes, afin de ne rien perdre du spectacle.

Vers neuf heures et quart, les draperies d’une des chapelles latérales se sont écartées et le cortège a commencé à défiler.

Venait d’abord un piquet de suisses avec culottes bouffantes, rayées par bandes jaunes et rouges ; puis les camériers en costumes noirs ; ensuite un nombreux groupe de cardinaux en robes rouges ; mais je ne saurais tout décrire ; le coup d’œil était animé et très brillant. En dernier lieu venait le pape, porté sur la sedia gestatoria par des personnages en habits de velours écarlate ; des camériers agitaient autour de lui de grands éventails de plumes blanches, semblables à des ailes de cygnes.

À l’apparition du Pape, des cris et des acclamations se sont élevés de l’immense foule. Le spectacle était très beau ; on se serait cru à l’époque d’un de ces grands mouvements de foi religieuse comme au Moyen Âge.

Le cortège est passé fort près de moi. J’ai pu distinguer très bien les traits et la figure de Léon XIII ; on les connaît déjà par la gravure :