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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/90

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lettres

crier et les boutiquiers crient et luttent avec énergie. Ils ont fondé un journal où ils proposent des réformes et veulent que le gouvernement écrase sous l’impôt les monopoleurs. Voilà pourquoi le Louvres et le Bon Marché font parler d’eux.

Quant à moi je crois la lutte impossible. Savez-vous bien que celui qui le premier a fondé un Grand Magasin a eu une idée de génie. Il s’est dit : « si je réunis dans un seul local ce qui est disséminé sur une grande étendue, je pourrai vendre à des prix très modiques ; je n’aurai pas besoin d’abord de placer mon établissement sur la rue la plus commerciale puisqu’on fera un exprès pour s’y rendre ; puis j’occuperai un terrain moins vaste que celui occupé par des spécialistes auxquels un local particulier est nécessaire pour chacune de leurs boutiques ; j’aurai aussi une administration unique, ce qui sera plus économique ; je pourrai même joindre à mon établissement un restaurant où je nourrirai mes employés, ce qui leur permettra de donner beaucoup plus de temps à mes affaires : tous ces avantages me mettront