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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/94

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lettres

On a soulevé là de vieilles questions sans intérêt, aujourd’hui que les personnages principaux sont disparus, que les acteurs qui animaient la scène sont morts. J’ai éprouvé là l’impression que je ressens lorsque je vais voir jouer une petite opérette contemporaine ; le genre semble démodé, les maîtres qui animaient les Pierrots et les Colombines enfarinés sont disparus ; ils paraissent maintenant lugubres et sans éclat sous la lumière de la rampe ; la musique d’Offenbach, si gaie, si lumineuse, si vivante, n’est plus là pour communiquer la vie aux personnages. Halévy et Meilhac ne sont plus là non plus pour jeter l’esprit à profusion et faire oublier ce que le genre a de faux et de vide.

Si l’Académie n’amuse pas les Français, les Français s’amusent toujours à ses dépens. C’est probablement cette vieille habitude qui a fait naître l’établissement du Chat Noir. Le Chat Noir est un café auquel on a donné un