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C’est un sentiment dont je ne puis me défendre et que je ne saurais m’expliquer autrement que par la ressemblance que je trouve entre ce charmant lac et les rives de notre beau St Laurent où je suis né : « À tout cœeur bien né la Patrie est chère ! »

Si quelqu’un avait le droit de me blâmer de cette faiblesse, ce ne serait certainement pas vous, Monsieur le Ministre, qui avez pris à tâche de réaliser en vos discours et en vos œuvres la personnification vivante de l’amour du pays et du plus zélé patriotisme.

Aussi je sais qu’en vous dédiant ces lignes tracées pour la gloire et la prospérité de mon pays, je trouve en Vous un écho fidèle des sentiments qui m’ont engagé à entreprendre ce petit travail… et que tôt ou tard nous en verrons les résultats…

§I. — Les Quinze.

Il est temps de redescendre des Hauteurs. Cette fois-ci, tout nous entraîne. D’abord, le désir d’arriver ; ensuite la pente qui n’est pas petite 294’ en 15 milles.

Ne dirait-on pas une véritable muraille posée entre le Nord et la Vallée de l’Ottawa pour réfracter sur Témiskaming les chauds rayons du Midi. Aussi, quelle végétation s’empare subitement du sol. La nature est comme transformée tout à coup sous la touche d’une baguette magique.

Vous n’avez pas encore atteint le pied du premier rapide que déjà se dressent les chênes d’une soixantaine de pieds sur des troncs de trois pieds de diamètre.