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§ 13 PRÉLIMINAIRES 7

logique ou des raisonnements artificieux tendant à induire en erreur. Dans l’étude que nous faisons maintenant, elles sont souvent de bien moindre importance que les sous-classes (Ia) et (IIa).

La sous-classe (Ia) comprend toutes les sciences expérimentales ; nous l’appellerons logico-expérimentale. On peut y distinguer deux autres genres.

(Ia1) comprend le type rigoureusement pur, soit uniquement des éléments expérimentaux et un lien logique. Les abstractions et principes généraux qu’on y emploie sont tires exclusivement de l’expérience et y sont subordonnés (§63).

(Ia2) comprend une déviation du type, qui nous rapproche de (II). Les éléments sont explicitement expérimentaux et le lien logique ; mais les abstractions, les principes généraux reçoivent implicitement ou explicitement une valeur qui dépasse l’expérience.

Ce genre pourrait être appelé de transition. On en pourrait considérer d’autres semblables, mais ils n’ont pas l’importance de celui-ci.

La classification qui vient d’être faite, comme toutes celles qu’on peut imaginer, dépend de nos connaissances. Un homme qui tient pour expérimentaux certains éléments qu’un autre n’estime pas tels, placera dans la classe I une proposition que l’autre mettra dans la classe II. Celui qui croit employer la logique et se trompe, rangera parmi les propositions logiques une proposition qu’un autre, ayant aperçu l’erreur, mettra parmi les non-logiques.

C’est une classification des types de théories que nous venons de faire. En réalité, une théorie donnée peut être constituée d’un mélange de ces types. C’est-à-dire qu’une théorie donnée pourra contenir des parties expérimentales, des parties non-expérimentales, des parties logiques et des parties non-logiques[1].

Aspect subjectif. On peut considérer les théories par rapport à qui les produit et à qui les accepte ; et par conséquent nous aurons à envisager les aspects subjectifs suivants :

a) Raisons pour lesquelles une théorie donnée est produite par un homme donné. Pourquoi un homme donné affirme-t-il que A est égal à B ? Vice versa : s’il affirme cela, par quels mobiles est-il poussé ?

  1. Il y a des théories qui n’ont que l’apparence logico-expérimentale, mais dont le fond ne possède pas ce caractère. Voir § 407 et sv., un exemple particulier et très important de ces théories pseudo-logico-expérimentales. Proprement, elles ont leur place parmi les théories non logico-expérimentales.