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Page:Parigot - Alexandre Dumas père, 1902.djvu/113

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LES COMÉDIES.

préposés aux portes et fenêtres, arrestations arbitraires et pèlerinage à la Bastille, — qui décidément joue un rôle d’importance ? Les femmes se font vis-à-vis, l’une enjouée et pratique, l’autre douce et romanesque ; et les confidents ne sont pas tous d’une originalité irrécusable. On a déjà observé que si ces compositions rappellent les opéras-comiques de Scribe, Dubouloy des Demoiselles de Saint-Cyr est tout proche parent d’un certain Ballandard d’Une Chaîne. Quant à l’élégante impertinence, la désinvolture galante dont Dumas pare ses protagonistes, cela est brillant et semble un marivaudage. — Cela est peint, vous dis-je ; j’entends que ce n’est que fard adroitement appliqué. Même la couche est parfois un peu épaisse. Richelieu a toute sorte d’impertinence, avec la complexion d’un fort des halles poudré de farine. Pourvu que l’obscurité règne dans un boudoir, il ne fait nulle distinction entre une jeune fille et la de Prie : amateur, peut-être, mais gourmet, non pas. Il est vrai que tous ces gens se retrouvent au naturel, aussitôt que la passion commence le branle. Action et passion sont décidément les conditions premières de l’esprit de Dumas comme de son talent. À cette aune encore se mesure la valeur de ses trois meilleures comédies.

Mademoiselle de Belle-Isle, la première en date, est aussi la plus goûtée. Elle demeure au répertoire du Théâtre-Français ; on la revoit toujours avec plaisir. Et j’en crois discerner la raison. Malgré l’invraisemblance du point de départ — cette substitution de personne avec la complicité de la rampe qui s’éteint, — la fantaisie de Dumas se pique