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Page:Parigot - Alexandre Dumas père, 1902.djvu/183

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CHAPITRE VII

L’INFLUENCE D’ALEXANDRE DUMAS

Un tel auteur est voué à l’improvisation. L’art d’écrire n’existe guère pour lui. Il écrit aussi naturellement qu’il invente, et comme d’autres hommes respirent ou digèrent. Cela fait partie de ses fonctions vitales. Est-ce que la sève prend de la peine à monter aux branches et y couler le germe de floraison ? Du romantisme il a connu les enthousiasmes, hormis l’amour de la forme. La fécondité est l’essentielle condition de son génie : il cède à sa complexion, il étale sa belle santé d’esprit copieusement. Il grossoie, pensant écrire ; il n’échappe pas à cet accident ; mais il lui arrive plus souvent d’écrire, ayant l’air de grossoyer. La nature l’emporte. Il est une imagination au service d’un tempérament. C’est sa force.

Et c’est sa limite. Il ne distingue pas toujours le fatras de l’abondance. Son style, qui ne lui coûte point d’effort, ne devient mauvais que si l’affecta-