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Page:Parigot - Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899.djvu/158

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LE DRAME D’ALEXANDRE DUMAS.

 
Vous êtes
Décrié pour vos mœurs, écrasé par vos dettes,

Sans principes, sans frein… — Ajoutez : sans crédit,
Et cela fait, mylord, vous n’aurez pas tout dit[1]

Je ne cite que le nécessaire ; mais il faut lire toute la scène. Encore une fois, je ne compare pas les vers de Casimir Delavigne, plus timide et circonspect en son essor[2]. Mais la situation dramatique et les types étaient créés depuis cinq ans et Victor Hugo s’en empare et les démarque, je dis : textuellement. Qu’on se rappelle les précautions de don Salluste :

 
Ce matin,
Quand vous êtes venu, je ne suis pas certain
S’il faisait jour déjà
Personne en ce cas, au château.
Ne vous a vu porter cette livrée encore

Ni personne à Madrid ?

Et plus loin :

 
Est-ce que, sans reproche,
Quand votre sort grandit, votre esprit s’amoindrit[3]?

Et lisez la fin de la scène des Enfants d’Édouard :

 
Peut-on encor te connaître à la cour ?
— J’y parus à vingt ans et n’y restai qu’un jour.
— Pourquoi ? — Je m’ennuyai, mylord, de l’étiquette.
— C’est bien : levez les yeux.
Sur votre front hautain portez tous vos aïeux.
Allons, mon gentilhomme, une superbe audace !
 
  1. Les Enfants d’Édouard, II, sc. iii, p. 332. Cf. Ruy Blas, I, sc. ii, pp. 91 sqq.
  2. Ibid., p. 333.

    Nous étions beaux à voir autour d’un bol en feu.
    Buvant sa flamme, en proie aux bourrasques du jeu.
    Quand il faisait rouler sous nos mains forcenées
    Le flux et le reflux des piles de guinées.

  3. Ruy Blas, I, sc. iii, pp. 111-112 ; et I, sc. v, p. 119.