Un vers faux lui était échappé :
Mon père, l’œil en feu, la poitrine haletante…
qu’il a changé comme il suit :
Mon père, l’œil en feu, la gorge haletante[1].
Pendant toute sa vie, il s’est servi d’une orthographe indépendante, qu’il discipline ici, quand elle fait tort à la prosodie. Il modifie sans peine le premier jet incorrect.
Vois quelle trace elle a laissé dans sa mémoire[2]
devient :
Vois quelle trace elle a laissée en sa mémoire.
J’ajoute que ses corrections, pour méritoires qu’elles soient, ne sont pas toutes aussi heureuses. On lit dans le manuscrit :
Comte, dans ton manoir je suis venu sans suite
Pour fuir un ennemi mortel, dont la poursuite
Est, surtout à la cour, acharnée à ton roi…
Le texte imprimé porte :
Comte, dans ton manoir je suis venu sans suite
Pour fuir un ennemi mortel, dont la poursuite
Est, surtout à la cour, acharné sur ton roi[3] …
Le même texte donne ailleurs, dans le récit des souvenirs du désert :
Je vois se dérouler sur l’ardente savane,
Comme un serpent marbré, la longue caravane…
D’avance du repas les endroits sont choisis.