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Page:Parigot - Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899.djvu/267

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DRAMES HISTORIQUES.

sants, où l’histoire est en bordure, où l’amour souverain et contemporain se meut. Encore, et toujours, pour la joie du peuple et le désespoir des critiques, la même antinomie subsiste, latente ou patente, selon l’habileté de l’écrivain, supportable dans le recul de la tragédie plus abstraite, insoluble sans doute dans le rapprochement du drame.

D’où il résulte, au contraire de ce que j’entends dire, que plus l’époque est voisine de nous, plus l’auteur a chance d’y réussir, de refléter l’idéal de l’action et de la passion qui nous est cher (et c’est le cas du Chevalier de Maison-Rouge, dont la transposition romanesque et la fiction tirée de l’histoire nous heurtent moins que dans Catilina) ; que Dumas s’en était avisé, qui mettait volontiers en scène le xvie siècle français assez semblable, par la violence des sentiments qui le travaillent, à l’époque et à la légende de l’Empire, ou plutôt à l’idée qu’on s’en faisait alors ; et que, malgré tout, il n’atteint point à la profondeur d’un Shakespeare, que le drame historique lui échappe en partie, mais qu’il tient le meilleur du drame populaire.