Partie ! Vois donc : les phrases sont comme la vie ; la même peut servir à exprimer la peine et la joie. Qui diva ce qui s’est écoule entre ces deux mots ? Quelles émotions sont nées et se sont éteintes ?[1] » Qu’il nous suffise de le constater : des émotions et sensations, sans plus. Il ne s’agit guère d’autre chose. Dumas n’est ni un André del Sarto, ni un Rosemberg[2], ni un Lorenzaccio : chaud à l’imaginer mais prompt à l’action. Les subtiles inerties de Musset le déconcertent. L’amour en buste ne lui sert que d’un prélude ou d’une amorce de l’autre. Si on lui reproche de se trop plaire à l’autre, il a une réponse toute prête : « … Crois bien que je ne l’aime autant que parce qu’il semble nous lier davantage encore. Les moments de repos qui le suivent sont délicieux, et plus suaves que lui peut-être. » Et il ajoute sans perdre haleine : « … Crois que je sais aussi savourer de l’amour tout ce qu’il a de délicat, comme je sais éprouver tout ce qu’il a de délirant[3] ». Pourvu qu’il y ait du délit là dedans, le gaillard est un gourmet.
Et un habile homme. Ayant affaire à une Égérie frottée de littérature, il pare de belle phraséologie métaphysique sa vigoureuse sensualité. Nous touchons à l’éternelle comédie des femmes savantes, à qui le pédantisme vient comme une passion, comme un à peu près de chaleur des sens, que l’infini tourmente, et qui couvrent de l’intérêt de la science leurs discrètes pâmoisons. Dumas ne s’y trompe point : il pousse sa pointe entre Trissotin et Bellac[4]. Au lieu du spiritualisme, il affecte le scepticisme, qui est en faveur. Jeune,