à son plan, pendant que la représentation théâtrale du monde, de ses opinions, et de ses préjugés s’y substitue et s’établit en belle place sur la scène. 2o Le drame, qui a plus d’ampleur, veut plus de précautions techniques et des ressorts plus minutieux : retouches de métier qu’un dessein plus réaliste exige. Prenons garde que de ce double soin naît le drame moderne, et que nous sommes dans le laboratoire, où nous ne saurions observer de trop près.
Acte I. — Le manuscrit commence à ces mots : « Qu’y a-t-il ? » — « Une lettre… » La moitié de scène qui sert de prélude a été ajoutée. On n’y voyait pas, même de dos, la vicomtesse de Lacy, qui personnifie l’opinion, la morale et l’amour mondains, et qui servira, au tournant du quatrième acte, à mettre la portée sociale en valeur. On n’y entendait point parler de cette madame de Camps, malveillante caillette, « qui perdrait vingt réputations par jour[1] ». Le drame passionnel entrait d’emblée dans le vif de la passion. La lettre d’Antony était plus cavalière, et Adèle la soulignait d’un joli mot, qui a disparu : « Je ne crois pas à l’amitié qui suit l’amour. On ne bâtit pas avec des cendres[2]. »
Il est visible que l’effort des corrections tend à expliquer et faire prévoir le quatrième acte, l’acte du monde, qui prend une singulière importance dans cette nouvelle conception de la pièce. Un exemple suffit à montrer cette préoccupation, dès la première scène.
Manuscrit, I, pp. 3 et 4[3].
Clara. — Mais la manière dont il est parti tout à coup, lorsque le baron d’Hervey te
Brochure,I, sc. i, p. 163, sqq.
Clara. — Mais rappelle-toi, Adèle, la manière dont il est
parti tout à coup, aussitôt que