éclats et le lyrisme échevelés. Il fallait renchérir sur toutes les scènes semblables de la pièce. J’en veux citer quelques fragments.
« Oh ! malheur, malheur à l’homme qui aime la femme d’un autre ! Car il a toujours un pied sur l’échafaud. » — « Antony ! » — « Oui, et depuis longtemps je me suis familiarisé avec l’idée d’un crime, que j’ai débattu froidement… » — « Achève, quoique je tremble. Va, tu peux tout me dire, et moi tout entendre. Eh bien ? » — « Si je… ( « l’assassinerais » est raturé)… » — « Ah ! vous me faites peur ; je comprends. » — « L’idée qu’on aurait pu te croire ma complice lui a sauvé la vie et à moi l’échafaud… Tu tressailles !… Ce n’est qu’un mot… Depuis longtemps, j’ai le pressentiment d’une vie courte et d’une mort sanglante[1]. »
Et il « haïssait la société[2] » ; il « méprisait les hommes[3] » ; « un seul lien l’attachait à ce monde[4] » ; il proposait à Adèle de mourir et de « sentir décroître au milieu de nos baisers les battements de nos cœurs[5] », et son « dernier cri d’agonie pouvait être des paroles d’amour[6] ». Et des : « oh ! » et des « ah ! » et des « Écoute », et des tombeaux et des malédictions ! C’était un furieux branle-bas, toutefois avec quelques notes plus douces. Adèle y était même plus femme[7], plus tendre et résignée que dans la brochure.
- ↑ Manuscrit original, V, p. 41.
- ↑ Manuscrit original, V, p. 43. Avant de s’engager en ce développement fou, il dit à son Adèle : « Eh bien, Adèle, écoute, écoute, et pèse bien toutes mes paroles ».
- ↑ Manuscrit original. Ibid.
- ↑ Manuscrit original. Ibid.
- ↑ Manuscrit original. Ibid. On remarquera que Dumas a repris plusieurs de ces traits dans la brochure, mais adoucis et mieux reliés ensemble.
- ↑ Manuscrit original. Ibid.
- ↑ Manuscrit original, p. 42 : « Et qui peut me dire qu’un jour cette France que tu abandonnes, cette société que tu quittes