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LE THÉÂTRE D’HIER.

passions, ainsi dépouillé, et dénudé et réduit à sa plus simple expression, n’est pas un sentiment trop abstrait pour fournir le sujet d’une pièce en cinq actes et le développement d’une peinture de caractères qui veut d’abord être circonscrite et précisée pour être observée avec quelque puissance. L’avare, l’amoureux, le don Juan, le misanthrope même représentent tous des variétés de l’égoïsme ; seulement, quand un observateur, psychologue et philosophe, entreprend de mettre l’un ou l’autre à la scène, il commence par marquer profondément la différence de l’égoïste, qui est un avare, et de celui qui s’abandonne à la misanthropie. Et s’il lui venait une idée de grande envergure, à savoir que l’absolue vérité et la parfaite franchise sont des contre-sens ici-bas, il écrirait une œuvre moins amusante, peut-être, mais plus humaine et fouillée que le Misanthrope et l’Auvergnat, qui passe, depuis des années, pour la quintessence, non pas de la fantaisie, mais de la philosophie expérimentale ou de la métaphysique transcendante de Labiche.


V

La conclusion ?

« Un homme ne doit cesser de rire que lorsqu’il a perdu ses dents. » — En vertu de cette maxime, et dans cette exacte mesure, Labiche est un maître, et son œuvre un spécifique.