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XXVII
POSITIVISME ET RÉALISME.

de ces faits royaux, primordiaux, démonstratifs, qui appellent toutes les méditations du penseur et toutes les sévérités du législateur, du sage législateur. Deux classes d’hommes y sont particulièrement intéressées : les amants, pour les commodités qu’ils y trouvent, les maris, pour les inconvénients qu’ils y voient. De l’amour on peut rire comme d’une naïveté ; mais pour l’adultère, c’est autre chose. Ceci est une seconde conséquence de l’esprit positif, qui en engendre bientôt un troisième.

Pour l’édification des uns et la consolation des autres, la science et le laboratoire interviennent, qui prouvent compendieusement et catégoriquement que l’amour dans l’adultère et l’adultère dans l’amour, ou l’amour sans l’adultère, ou encore l’adultère sans l’amour sont phénomènes similaires, réflexes, et désormais décrits, qui s’accompagnent d’une petite convulsion psychophysico-chimico-physiologique Ah ! que cela est beau d’être savant ! Lisez plutôt Une Visite de noces. — La science a parlé : à présent le mieux est d’en rire. L’amour et l’adultère, l’adultère et l’amour, voilà pour les dilettantes une source intarissable de maximes agréables et de mots heureux, frappés au coin de l’esprit le plus moderne, dans le salon de la Petite Marquise.

Enfin, le divorce vint ; et, peu confiant dans le remède, un homme plus positif que banquiers, législateurs, savants et dilettantes, surtout plus désillusionné, sourit tristement, fronce les sourcils, pince les lèvres, ouvre la bouche, et conclut, pessimiste, clairvoyant et