Page:Paris, Paulin - Collège de France ; cours de littérature du Moyen-âge. de la mise en scène des mystères.djvu/19

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est bien préférable à celle du dernier arrangeur. Elle offre moins de longueurs et de mauvais goût ; elle est lisible d’un bout à l’autre, et la Passion de Jean Michel ne l’est pas. Cela ne veut pas dire qu’à la représentation la dernière n’ait pu sembler beaucoup plus agréable ; mais il en faudrait seulement conclure que le public était devenu moins délicat, au temps de Louis XI et de Charles VIII, qu’il n’était cinquante ans auparavant, sous le règne de Charles VII. Les farces et les soties avaient alors accoutumé les spectateurs à des brutalités de langage auparavant exclues des représentations dramatiques. Aujourd’hui, je crois que la publication du poëme d’Arnoul Gresban serait mieux reçue et donnerait une idée plus juste de notre ancien théâtre que la reproduction du Mystère déjà imprimé du docteur Jean Michel. Car les deux frères Arnoul et Simon Gresban sont l’expression de la scène chrétienne au temps de son plus grand éclat, plus que l’époque de sa décadence.