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Page:Paris, Paulin - Commentaire sur la chanson de Roland, I.djvu/25

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répond M. Génin, que tous deux parlent du champ de mai, et que « ces réunions cessèrent à l’avénement de Hugues Capet ». Mais ni le Livre des Rois ni la Chanson de Roncevaux ne parlent du champ de mai.

Le Livre des Rois dit : « En cel cuntemple que les reis se solent emuvoir à ost e bataille, co est en mai. » Cela doit s’entendre du temps que les rois se mettent en campagne, et non se réunissent en champ de mai. — La Chanson de Roncevaux dit que le roi Marsile rassembla son armée et mit une flotte à la mer :

Co est en mai al premer jur d’ested.


Cela veut dire que l’armée de Marsile s’ébranla en mai, et non qu’elle se réunit en assemblée de champ de mai. La plupart des chansons de geste parlent de cet usage de tous les temps et de toutes armées de quitter au printemps les quartiers d’hiver : il n’en faut pas conclure que tous ces poëmes aient été rédigés avant le règne de Hugues Capet.

Le champ de mai va devenir pour M. Génin la source d’autres belles découvertes. Du mot mai sera venu celui de mail, qu’il faudra désormais expliquer citation aux assemblées de mai. Hasardons une petite difficulté : les champs de mai ont remplacé les champs de mars sous le règne de Charlemagne : comment les mots mallum et mallare, synonymes de citation au champ de mai, se retrouveront-ils à chaque ligne de la loi salique et des diplômes de la première race ?

Si M. Génin avait bien voulu consulter le beau commentaire de M. Pardessus sur la loi salique, il aurait vu, dans la neuvième dissertation, que « la réunion des hommes libres qui rendaient les jugements dans les tribunaux portait le nom de mal, en bas latin mallus ou mallum, mot dont le sens étymologique désigne un lieu où l’on discute ; et que ces mals se tenaient toute l’année. »

De cette curieuse origine de mallum, M. Génin passe à d’autres difficultés : « Une certaine étoffe venue d’outre-mer s’appelait bernicrist. Pourquoi ? Devine qui pourra » (p. xliii). Pour le deviner ; il suffisait d’ouvrir Du Cange. Le mot répondait au plaid des Écossais, à la vestis hibernica.

« La langue française ne possède pas aujourd’hui de terme qui exprime d’un seul mot l’action d’un huissier qui signifie un exploit parlant à la personne. La langue du neuvième siècle,