Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 1.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
147
D’ARIMATHIE.

Or Bron et Enigée avaient douze enfants qui, devenus grands, les embarrassèrent. Enigée pria son époux de demander à Joseph ce qu’ils devaient en faire. — « Je vais, » répondit Joseph, « consulter le Saint Vaisseau. » Il se mit à genoux, et cette fois un ange fut chargé de lui répondre. « Dieu, » dit-il, « fera pour tes neveux ce que tu peux désirer. Il leur permet à tous de prendre femmes, à la condition de se laisser conduire par celui d’entre eux qui n’en prendra pas. »

Bron, quand ces paroles lui furent rapportées, réunit ses enfants et leur demanda quelle vie ils voulaient mener. Onze répondirent qu’ils désiraient se marier. Le père leur chercha et trouva des femmes auxquelles il les unit dans

    De Moyses se clameront
    Et durement l’accuseront.

    Le dernier vers jette un peu d’incertitude sur le sens. Le texte en prose rend ainsi le passage : Et cil qui recroiront ma compagnie clameront la sepulture cors Moys. Cet endroit semble rappeler d’un côté l’épitre de saint Jude, vers 5 et 9; de l’autre l’Évangile saint Matthieu, ch. XXIII, § 1, 2 et 3 :

    « Jésus, parlant au peuple et à ses disciples, dit : « — Les Scribes et les Pharisiens sont sur la chaire de Moïse. — Observez et faites ce qu’ils diront, mais ne faites pas comme eux ; car ils disent et ne font pas. »