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LE SAINT-GRAAL.


VIII.

aventures de pierre. son établissement.



Pierre, dont jusqu’à présent le romancier avait à peine parlé, va maintenant jouer dans les récits un rôle qui semble devoir quelque chose à la légende de Tristan.

Siméon l’avait frappé d’un glaive empoisonné : sa plaie, au lieu de se fermer, s’ouvrait plus grande et plus douloureuse de jour en jour. Il ne put suivre Josephe dans ses derniers voyages, et fut contraint de s’arrêter près de la tombe de Canaan, déjà gardée par le prêtre Pharan, qui connaissait assez bien l’art de guérir. Comme on ne supposait pas que le fer dont il avait été frappé fût empoisonné, on n’eut pas recours au véritable remède, si bien que, le mal s’aggravant tous les jours, Pierre dit à Pharan : « Je vois, bel ami, que je ne guérirai pas ici ; Dieu veut sans douté que je visite un autre pays pour y recouvrer la santé. Veuillez me conduire sur le bord de