Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 1.djvu/80

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et si, dans le premier, il fait appel à la générosité du prélat dont il accuse, dans le second, le défaut de reconnaissance, c’est qu’il n’aura pas ressenti les effets attendus de cette générosité. Il avait loué en pure perte, comme notre rimeur français Wace, lequel, après avoir vanté la libéralité du roi Henry II d’Angleterre, finit tristement son poëme de Rou en regrettant l’oubli de ce prince :


Li Reis jadis maint bien me fist,
Mult me dona, plus me pramist.
Et se il tot doné m’éust
Ce qu’il me pramist, miels me fust.
Nel pois avoir, nel plut al Rei…


Ses plaintes auraient eu sans doute un accent de reproche plus prononcé, si le Roi eût alors, comme l’évêque Alexandre, cessé de vivre. Alexandre, mort en 1147, avait eu pour successeur Robert de Quesnet ; et c’est à cet évêque Robert que Geoffroy adressa la Vita Merlini, comme pour le mettre en mesure de tenir les engagements de son prédécesseur.

Tout, dans ce poëme de Merlin, marche en parfait accord avec ce que Geoffroy avait mis dans son histoire. On y retrouve le fond des prophéties de Merlin, auxquelles est ajoutée celle de sa sœur Ganiede, pour devenir un prétexte d’allusions aux événements contemporains.