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PRÉAMBULE.

vient, sous la plume des continuateurs, moins intéressante ; elle aurait été deux fois mariée avant d’épouser Uter-Pendragon : ce qui ne s’accorde guère avec la passion qu’elle avait inspirée à ce prince ; de ce double mariage seraient nées cinq filles : la reine d’Orcanie, femme de Loth ; la reine de Garlot, femme de Nautre ; la reine de Galles, femme d’Urien ; la reine d’Écosse, veuve de Briadan et mère du roi Aguisel ; enfin la sage Morgan, surnommée la Fée.

C’est pour Artus, non pour son père, que Merlin inaugure l’enseigne du Dragon, et c’est au moment d’attaquer les six rois rebelles qu’il confie à Keu, son frère de lait, la charge de sénéchal. Or Robert de Boron n’aura pu se contredire ainsi, à quelques feuillets de distance ; et de tels contrastes suffiraient, quand même nous n’aurions pas l’explicit de notre excellent manuscrit 747 (voy. t. I, p. 357), pour marquer le point où s’est arrêté le premier auteur, en laissant à d’autres le soin de continuer le roman.

Je vais présenter, comme je l’ai fait déjà et le ferai toujours pour les récits qui ne perdent rien à être abrégés, une analyse rapide de cette continuation du Merlin à laquelle je restitue son véritable titre : le Livre d’Artus.

Les rois qui refusent de reconnaître Artus