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LE ROI ARTUS.

est un personnage heureusement jeté au milieu de cette grande comédie de la Table ronde, pour en varier les scènes et souvent en préparer les dénouements.

Les six rois ainsi déconfits, Merlin « mit Artus à raison », pour lui raconter comment un esprit incube avait fait concevoir sa mère ; l’histoire des deux dragons, l’amour d’Uter-Pendragon pour Ygierne. Le héros apprend ainsi le secret de sa naissance, la destinée de ses sœurs et le nom des enfants nés des quatre premières. Ceux de la reine d’Orcanie, femme du roi Loth, sont Gauvain, qui devait être le plus beau, le plus loyal chevalier du monde ; Guirre, Gaheriet et Agravain. Pour le cinquième, il n’était pas fils du roi Loth, mais bien d’Artus lui-même, et l’histoire de sa conception est ailleurs ainsi racontée :

Quand le roi Loth était venu à Carduel[1], aussitôt après la mort d’Uter-Pendragon, pour concourir au choix de son successeur, il avait au nombre de ses familiers le bon Antor et son fils présumé, le jeune Artus. Loth et Antor occupaient de nuit deux chambres contiguës, et le

    seule fois, et ce fut de Lohot, le fil au roi Artu, qu’il ocist par envie en la grant forest périlleuse. Et dist li contes que Percevaus l’encusa à cort, ensi que uns hermites lui reconta, qui l’y avoit veu ocire et tuer. »

  1. À Londres, suivant un autre passage.